Plus de 20 ans de jumelage d’étudiant.e.s avec des emplois dans leur domaine d’études !

Nous sommes très fiers d’annoncer la 21e édition du programme PERCÉ pour l’été 2024.

Géré par le RDÉE Île-du-Prince-Édouard, PERCÉ est un programme de stages qui vise à sensibiliser les étudiants postsecondaires de l’Île-du-Prince-Édouard aux occasions d’emploi, aux richesses et possibilités économiques et culturelles de leur région et de leur province afin de leur montrer qu’il est bien possible de faire vie et carrière chez eux.

PERCÉ permet 35 étudiants post-secondaires et diplômé(e)s du secondaire qui poursuivent leurs études de faire un stage rémunéré d’environ 12 semaines chez un employeur œuvrant dans un domaine relié à leurs études. Il offre aux participants l’occasion d’obtenir de l’expérience de travail dans leur domaine d’étude et d’y découvrir les employeurs et les emplois disponibles dans leur province d’origine.

En plus de l’expérience de travail dans leur domaine d’étude, les étudiants reçoivent 5 jours d’ateliers, destinés à aider les étudiants à acquérir de nouvelles compétences professionnelles et à améliorer leur employabilité.

Pour plus d’information, cliquez sur la page participants.

Historique

Vu la tendance de bon nombre de jeunes de quitter l’Île pour poursuivre leurs études postsecondaires et ensuite de faire carrière à l’extérieur de la province, le programme PERCÉ fut mis sur pied en 2004 par la Société de développement de la Baie acadienne, en partenariat avec RDÉE Île-du-Prince-Édouard, comme projet pilote. Son objectif global était d’aider à rapatrier nos jeunes.

Au cours des premières années, la clientèle visée consistait d’étudiants acadiens et francophones de la province. Huit jeunes ont participé la première année, 10 la deuxième année et huit la troisième année. Ce programme, étant considéré pratique exemplaire au niveau national, a aussi retenu l’attention de la communauté anglophone insulaire. Resources West Inc. de la région Prince-Ouest a accepté de former un partenariat, donc en 2007 nous avons commencé un volet anglophone du programme et ce jusqu’en 2014. Pendant cette période, nous acceptions 10 participants francophones et 10 participants anglophones. Nous avons donc continué avec 20 participants par année jusqu’en 2014 inclusivement.

Au fil des années, notamment de 2010 à 2012, les autres provinces de la région atlantique ont également eu l’occasion d’y participer.
En 2015, nous avons fait deux grands changements. D’abord, nous avons ouvert le programme à un plus grand nombre de participants. Nous avons effectivement passé de 20 à une possibilité de 30 stagiaires. Le deuxième changement a été au niveau de la langue du participant. Nous avons décidé de revenir à notre mandat et d’aider les participants qui peuvent s’exprimer en français, sans toutefois élimer le participant anglophone. À titre d’exemple, en cette première année, nous avions eu 22 participants francophones ou bilingues et 3 participants unilingues anglophones.

Le montant offert en subvention salariale n’avait jamais changé depuis la conception du programme PERCÉ en 2004. En 2017, nous avons augmenté la subvention salariale aux employeurs, passant de 5$/h à 6$/h. Puis, en 2021, après plusieurs modifications du salaire minimum, cette subvention a été augmentée à 7$/h.

En 2022, nous avons encore augmenté le nombre de participants, passant de 30 à 35 participants par année.

Après 20 ans, nous sommes rendu à 287 participants !!!

Avons-nous réussi à contrer l’exode de nos jeunes? Selon des sondages avec les plusieurs centaines d’anciens participants, 81% de ceux-ci sont présentement installés à l’Île ou sont sur la veille d’y revenir.

Nous sommes donc très fiers de ces chiffres impressionnants ! Nous avons donc l’intention de continuer nos démarches et de faire évoluer ce beau programme!

Témoignages

Lorsque son père Albert a perdu une jambe dans un accident industriel il y a quelques années, Gabriel Arsenault n’avait aucune idée qu’il aurait un jour l’occasion de lui confectionner une nouvelle jambe artificielle, ni qu’il ferait un jour carrière dans le domaine des prothèses et des orthèses. Mais voilà ce que le destin lui a réservé.

Au printemps 2005, Gabriel a reçu son diplôme en kinésiologie de l’Université de Moncton, mais il était incertain de ce qu’il voulait faire ensuite. Il considérait poursuivre éventuellement ses études en physiothérapie. Mais il s’est alors mis à penser qu’il devrait explorer le domaine des prothèses et des orthèses, puisque ce domaine le touche personnellement.

Gabriel a rencontré les responsables et les techniciens du département des prothèses et des orthèses de l’Hôpital Queen Elizabeth à Charlottetown. On lui a alors accordé la permission d’y faire son stage PERCÉ.

Gabriel n’en revient pas du nombre d’éléments qu’il a appris au cours de son stage d’été. « Les personnes qui travaillaient avec moi étaient très bonnes pour m’enseigner de nouvelles choses. Chaque jour, j’apprenais quelque chose de nouveau, » affirme-t-il.

Il a eu l’occasion de modifier des chaussures pour les gens atteints du diabète, puis de travailler sur des prothèses et d’autres appareils orthopédiques. Il a également pu rencontrer quelques patients.

Avec beaucoup d’enthousiasme, Gabriel raconte qu’il a pu être témoin du progrès d’une des patientes. Il avait travaillé sur la jambe artificielle d’une femme de plus de 70 ans qui avait perdu sa jambe. « Au début, elle ne pouvait pas marcher du tout avec sa nouvelle jambe, mais en seulement trois semaines, elle a pu se rendre d’un bout à l’autre du département à l’aide d’une marchette (walker). »

Les mots et la voix lui manquent lorsqu’il tente de parler du travail qu’il a pu faire pour aider son père. « C’est une expérience que je ne peux expliquer, soit de voir mon père marcher à l’aide d’une jambe artificielle que moi-même j’ai faite. C’était vraiment incroyable. »

Gabriel signale qu’il a pu rencontrer plusieurs personnes qui œuvrent dans son domaine au cours de son stage. « J’ai même eu la chance de parler avec le ministre de la Santé de la province pour me faire connaître et lui signifier mon intérêt à travailler dans ce domaine dans l’Île. »
Il considère que le programme PERCÉ lui a été bien profitable, car celui-ci l’a exposé davantage au domaine de sa future carrière. « Ça m’a ouvert beaucoup de portes et ça a rendu mes études plus faciles et plus profitables. Le travail que j’ai fait cet été-là a vraiment renforcé le fait que je veux travailler dans ce domaine. »

D’ailleurs, ce sont les employés de l’hôpital qui lui ont dit que le George Brown College à Toronto offrait un programme dans son domaine. Il a alors soumis une demande et fut accepté au programme technique du collège, nommé « Orthotic and Prosthetic Clinical Program ». Après l’obtention de son diplôme, il fut embauché à temps plein à l’Hôpital Queen Elizabeth ; il y est éventuellement devenu le prothésiste en chef. Rien de cela ne se serait produit sans le programme PERCÉ !

Gabriel Arsenault

Le stage de travail de Josée Gallant au cours de l’été 2005 lui a ouvert les yeux à plusieurs niveaux. D’abord, elle s’est rendu compte que bon nombre de gens à l’Île vivent difficilement et qu’il y a encore un long chemin à parcourir pour éliminer la pauvreté et pour s’assurer que tous puissent vivre en sécurité et en bonne santé.

Elle a aussi vu de ses propres yeux, grâce à l’intervention du programme PERCÉ, que sa province lui offre plusieurs possibilités d’emploi. « À l’Île, il y a une place qui me revient dans mon champ d’activité » affirme-t-elle. « Je veux voyager pendant quelques années, mais je désire certainement revenir à l’Île. »

Josée a d’abord étudié à la Cité collégiale d’Ottawa en techniques de travail social. Elle s’est ensuite rendue à l’Université d’Ottawa pour compléter sa maîtrise en travail social.

Pendant l’été 2005, grâce à sa participation au programme PERCÉ, elle a eu l’occasion de collaborer avec l’Association des femmes acadiennes et francophones de l’Î.-P.-É. (AFAFIPE), qui travaille beaucoup au niveau de la justice sociale des femmes et de la population en général. Par l’entremise de ce travail, elle a pu se familiariser et travailler auprès de plusieurs autres organismes, y compris le P.E.I. Rape Crisis Centre, la Société canadienne du SIDA et Cap enfants à Wellington.

« Pendant mon séjour à l’AFAFIPE, j’ai aidé à élaborer et effectuer une étude auprès des femmes francophones au niveau provincial sur les conditions de travail et la façon de favoriser un équilibre entre la vie familiale et la vie professionnelle, » explique Josée. « J’ai aussi travaillé sur le dossier de la violence familiale et la santé. Le tout a été vraiment intéressant. »

Elle a accompagné la directrice générale du temps, Colette Arsenault, à des réunions de divers regroupements, y compris le P.E.I. Council on the Status of Women, l’Institut Cooper et le Groupe de travail pour un revenu décent. « Par l’entremise de ces comités, j’ai pu rencontrer bon nombre de gens dans mon domaine. J’ai connu plusieurs organismes et j’ai appris à propos de certaines occasions éventuelles de travail, ce qui m’a ouvert plusieurs portes. Cela m’a aussi donné la chance de connaître mes propres habiletés et de me motiver à progresser. »

Elle a eu l’occasion de discuter bien des sujets du domaine de la justice sociale avec la directrice générale. « Cela m’a donné la chance de développer une pensée critique et d’être plus consciente des évènements véritables que vivent les femmes et la population en général. En gros, cela m’a confirmé que le domaine dans lequel j’étudie est le bon. »

En juillet 2007, elle a obtenu un emploi avec le gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard, soit au sein de la division du Service à l’enfance et à la famille, dans la région de Prince Ouest comme enquêteuse responsable de la protection de l’enfance.

« Ce fut un bon endroit pour commencer ma carrière parce que j’ai pu vraiment connaître une gamme de services avec lesquels les familles peuvent s’associer. J’étais aussi vraiment bien située pour apprendre à connaître tous les autres services et les partenaires avec qui on collaborait. »

« PERCÉ m’a donné une bonne expérience concrète de travail dans mon domaine d’intérêt.» explique-t-elle. « Ce programme m’a branché avec les partenaires clés. Mon stage m’a aussi donné une occasion, avec l’AFAFIPE, de faire connaissance de plusieurs organismes qui luttent contre la pauvreté et la violence faite aux femmes et aux enfants. »

Le stage lui a aussi donné l’occasion de faire un projet d’entrevue, donc elle a appris des techniques de travail pour faciliter ce genre de tâche. Pendant qu’elle développait ces habilités, elle ne se rendait guère compte de l’importance que celles-ci auraient bientôt dans sa carrière de travail. « Avec mon travail avec la province, je faisais beaucoup d’entrevues avec les enfants et les familles, donc j’utilisais quotidiennement les habilités apprises pendant mon stage. »

L’expérience du Programme PERCÉ lui a aussi permis d’explorer le marché du travail insulaire. « C’était une bonne manière de voir, de me rendre compte qu’il y a vraiment des emplois dans mon domaine à l’Île. »

Aujourd’hui, Josée est propriétaire du Elm Grove Centre, qui offre un service de thérapie équine ainsi qu’une variété d’autres services d’appui à la santé mentale. De fait, depuis quelques années, elle offre un atelier sur la santé mentale aux participants de PERCÉ pendant leurs journées de formations.

Josée Gallant-Gordon